*diy : Do It Yourself, fais le toi même, une expression qui correspond exactement au mode de fonctionnement éphémère du parc.

 

J’hésitais un peu à poster ces photos, mais ma soeur m’ayant demandé d’écrire un petit texte sur ce qui s’est passé au parc Maximilien, je poste le tout ici.

 

Pas facile de parler de l’expérience du parc Maximilien tant la déception a été grande que le démantèlement de celui-ci se fasse aussi rapidement et avec si peu de réflexion (du jour au lendemain l’ensemble du parc a été évacué, et les structures construites ont été détruites par la commune). Mais que cela n’empêche pas d’évoquer la formidable expérience menée pendant plusieurs semaines là-bas.

La première fois que j’y suis allé, j’avais un peur d’être voyeuriste, de ne pas avoir ma place, de découvrir des choses difficiles. C’est régulièrement comme cela que ça se passe : par peur de mal faire, on ne fait rien. On se protège. On se donne des excuses. On se couvre. On veut éviter de voir le malheur des autres. Mais avec un peu de courage on se rend compte que ça vaut le coup de dépasser cela.

Arrivé sur place quelques jours après le début des opérations, j’ai assisté à la naissance d’un véritable petit village autogéré. Une ruche foisonnante de gens de toutes origines et milieu sociaux. Rassemblés autour d’un même objet : rendre un peu moins indigne le sort de familles ayant fui la guerre dans leur pays et devant dorénavant affronter l’administration et ses longues files d’attente. Familles dont le gouvernement a refusé de s’occuper, les plaçant dans une délicate situation de non droit.

Alors les citoyens ont pris le relais. On a monté des tentes, tendu des bâches, préparé à manger, organisé des activités pour enfants, trié des vêtements. Au début c’était un immense bazar à ciel ouvert. Mais petit à petit  le chaos s’est organisé. Chacun apportant des solutions concrètes (et pratiques) aux problèmes rencontrés, au delà des gueguerres politiques, dogmatique et religieuses.

Travailler ensemble autour d’un objet concret est la meilleure manière -d’après moi- d’avancer ensemble et d’éviter une bonne part des écueils qui sont les lots de ce genre d’entreprise humaine. Et ça marche. Au plus fort du camp, 800 repas étaient proposés matin, midi et soir pour un nombre identique de logements sous tente, de bien de première nécessité et de vêtements. Un cinéma en plein air a été ouvert, une école de fortune pour les enfants et les adultes proposait des activités diverses, le tout sans discrimination d’origine ou de situation (les sdf, sans papiers, ou tout qui le demandait étant également accepté pour les repas).

Preuve si il en est que quand les citoyens se mettent ensemble, des actions extrêmement puissantes peuvent se mettre en place.