Update : le système QVAX mis en place après la rédaction de ce petit billet suit globalement la logique de démarche volontaire de vaccination, ce qui me semble une très bonne chose.
Un titre accrocheur 🙂 Cela fait des semaines que j’y pense donc autant le mettre par écrit : j’ai essayé de réfléchir à une solution efficace pour gérer la vaccination covid qui nous occupe (entre autres choses pour l’instant…). Oui c’est un peu foufou.
La solution qui consiste à envoyer des convocations aux personnes dans l’ordre des priorité n’a absolument pas fonctionné (même si sur papier ce n’était pas très compliqué à faire mais visiblement encore trop quand même). Il est probable que la logique de vacciner le plus grand nombre est incompatible avec la bureaucratie qui veut tout contrôler et tout vérifier. Que surtout personne ne passe à travers les mailles du filet contrôlant. Même si c’est au prix d’une totale inefficacité au niveau sanitaire. Je pense vraiment qu’il y a incompatibilité. Mais bref, voici un petit plan d’action pas si compliqué que ça :
- établir un ordre de priorité (par exemple personnes de plus de 70 ans par ordre d’âge décroissant, personnel médical et métier essentiels également par catégorie d’âge / de risques, personnes à risques)
- établir une cartographie du pays en fonction de la densité de population, établir un budget alloué pour l’ouverture de centres de vaccination, installer x centres par y milliers de personnes en fonction de cette densité de population
- créer un site web reprenant la liste complète des centres de vaccination
- définir pour chaque centre, en fonction du personnel et d’autres paramètres la capacité journalière de vaccination (tenir compte aussi évidemment de la disponibilité des vaccins)
- définir un planning de vaccination et le rendre public pour chaque centre. <- c’est surtout cette partie qui n’a pas été faite
Exemple fictif : le centre de Namur a une capacité de vaccination de 2000 personnes / jour. Sur la région, 10000 personnes ont plus de 80 ans. Consulter les registres de la population et établir des paliers dans les âges de la population sur les 5 jours nécessaires à vacciner toute cette catégorie. Exemple : lundi vaccination des personnes nées avant 1938, mardi avant 1939, mercredi avant 1941, jeudi avant 1946 etc…
Communiquer ce planning très largement à la population : affichage public, site internet, média, etc… Faire de l’overbooking comme les compagnies aériennes en mémorisant précisément quel pourcentage des personnes viennent effectivement se faire vacciner (exemple 65% viennent, faire de l’overbooking de 35% le lendemain pour utiliser le centre a pleine capacité). Ré-évaluer quotidiennement ce chiffre et agir en conséquence.
Prévoir une tranche horaire pour les personnes qui veulent se faire vacciner volontairement, avec les doses surnuméraires. Établir la liste et contacter les personnes quand on peut prédire qu’il y aura trop de doses.
Cela ne me semble pas impossible, mais pour travailler de cette manière il faut avant tout faire confiance aux personnes et ça c’est malheureusement pas gagné. Je suis convaincu que la gestion de la vaccination part plus d’une logique de contrôle (comme on le fait pour les demandeur d’emploi par exemple) que d’une logique sanitaire et de prévention. C’est terriblement dommageable et cela rappelle encore une fois que la logique marchande (ou logique de contrôle quand quelque chose est donné gratuitement et doit donc être “mérité” comme c’est le cas ici) est incompatible avec une la logique sanitaire qui veut qu’un maximum de personnes soient vaccinées le plus vite possible afin que la vaccination soit efficace.
Re-bref, cette pandémie est un révélateur constant de nos travers.